Faire son coming-out d’auteur

1_w3cf8b2y3yjman9w7jci9aEffectuer un coming-out quel qu’il soit est une acceptation de soi, un apaisement personnel, une liberté retrouvée. Pourtant il n’est jamais sans conséquences pour sa vie personnelle, peut-être même professionnelle. Positive ou moins. Coming-out. Sortir du placard. Pourquoi voudrait-on bien vouloir sortir du placard à trente-sept ans passé ? Plein de sujets évidemment. Il n’est pas utile de résumer un coming-out à la seule singularité sexuelle de chaque être. Soyons plus ambitieux !

Pour ma part, le coming-out à trente-sept ans se fixe sur une particularité intrinsèque.

Je suis auteur.

Oui, je sais c’est dur, c’est compliqué, pourtant je ne peux plus me cacher. D’autres font de la musique, de la peinture, de la photographie. Moi, j’écris. Et aujourd’hui, j’ai décidé de m’assumer pleinement.

Depuis toujours mon esprit invente des histoires. Petit, c’était en jouant avec mes Playmobils chevaliers ou devant la Tapisserie de Bayeux. À l’adolescence je me suis mis à écrire sur des cahiers. Pleins de cahiers. Je ne me suis jamais vraiment arrêté. J’ai même tourné des courts-métrages. Certes, ma carrière a pris une autre tournure. Certes. Pour autant, c’était là, tous les jours. Je regardais le monde et mon esprit faisait le reste. Des notes. Des morceaux de textes, des débuts de romans, des idées. Il y en avait des dizaines partout. Parfois avec un peu de temps, parfois moins. Écrire toujours. Comprendre. Décortiquer. Apprendre. Construire des histoires, des personnages. Poser un regard sur le monde, sur les événements. Partager.

Le faire, c’est gagner en liberté. Liberté d’écrire, liberté de laisser son esprit ne plus se poser de questions embarrassantes. Faut-il écrire ou pas, le dire où pas… Se libérer pour mieux créer en toute sérénité. Écrire pour mieux partager le fruit de son travail.

Partager, c’est l’objectif de tout auteur. Écrire dans son coin omet tout partage possible. Alors à trente-sept ans, il est temps. Encore. Heureusement. Un projet d’écriture m’y pousse depuis plusieurs mois. Il était là, en moi. S’écrivait un peu plus chaque jour. Je ne pouvais plus me voiler la face. Il fallait que je m’y mette. Que j’y travaille. Que je prenne enfin véritablement le temps de le faire. Écrire.

Le faire, oui ! Mais le partager c’est encore mieux. Alors, il faut le dire, s’ouvrir aux autres, quitte à susciter des regards, des interrogations, des questions auxquelles il faut savoir répondre. C’est accepter les regards, les incompréhensions, les jugements, les “non mais pour qui il se prend”. Personne, juste moi ! Le faire, c’est un risque. Le risque de dévoiler ce qui faisait encore parti de l’intime. Mais ce risque, il est mesuré pour qui veut s’en saisir.

Le faire, c’est aussi assumer cette activité publiquement. Chacun le fait à sa manière. J’ai choisi de le faire directement, en usant des moyens modernes que sont les réseaux sociaux. Facebook, Instagram en particulier. C’est un choix. Le choix de ne pas tenir un blog, de ne pas utiliser d’autres réseaux du style de Twitter, Snapchat, etc. Là, c’est comme dans la vraie vie. Il faut assumer. Certaines personnes vont venir par découverte, par adhésion aux contenus. Et c’est fait pour. D’autres sont d’anciennes ou moins anciennes connaissances et la découverte provoquera les mêmes réactions, les mêmes questions. Et la nécessité d’y répondre si besoin.

S’assumer en tant qu’auteur, c’est faire un coming-out. Faire ce coming-out, c’est vouloir partager ses textes avec le plus grand nombre. Car au final, c’est bien là l’essentiel. Le partage ! Écrire, c’est avant tout partager !

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